Maladies inflammatoires de l’intestin

À propos des Maladies inflammatoires de l’intestin

Dans cette section, vous et vos proches en apprendrez davantage sur les médicaments et les traitements parallèles pour soulager les maladies inflammatoires de l’intestin. Plus particulièrement, on y souligne l’importance d’avoir un réseau de personnes informées dans votre entourage (et en ligne) qui vous soutiennent et vous comprennent. Cette section comprend également des suggestions pratiques pour mieux vivre avec ces maladies.

Que sont les maladies inflammatoires de l’intestin?

La maladie de Crohn a été nommée d’après le Dr Burrill Bernard Crohn, le premier à décrire la maladie dans les années 30.

Le terme « maladies inflammatoires de l’intestin » (MII) est utilisé pour désigner deux maladies distinctes, mais similaires : la maladie de Crohn [kron] et la colite ulcéreuse [kɔlit ylseʀøz]. Il s’agit de deux maladies chroniques (de longue durée) qui entraînent une inflammation grave (rougeur et enflure) et des ulcères (lésions) dans une partie ou dans l’ensemble de l’intestin (tube digestif) – là où les aliments sont digérés avant de passer dans l’organisme. Une réponse anormale du système immunitaire de l’organisme joue un rôle dans ces deux formes de MII.

Il ne faut pas confondre ces deux maladies avec le syndrome du côlon irritable (appelé aussi « côlon spastique » ou « colite nerveuse »), un trouble qui touche la motilité (contractions musculaires) du côlon. Le syndrome du côlon irritable est une maladie beaucoup moins grave que la maladie de Crohn et que la colite ulcéreuse, car il n’est pas caractérisé par une inflammation intestinale. Cependant, les symptômes sont très similaires, ce qui donne souvent lieu à un diagnostic erroné. Selon un sondage mené chez plus de 500 Canadiens atteints d’une MII grave, près d’une personne sur deux (48 %) avait été informée par un professionnel de la santé qu’elle souffrait probablement du syndrome du côlon irritable avant que l’on ne découvre la véritable cause de ses symptômes.

Chez certains, une MII non maîtrisée peut avoir des répercussions très négatives sur leur qualité de vie : symptômes invalidants continus, réduction de la capacité à travailler, stigmatisation sociale (ou peur des préjugés), problèmes d’accès aux toilettes, difficulté à partager une intimité physique et choix de carrière restreints. D’autres personnes, même si elles sont parfois ennuyées par l’inconfort et les inconvénients de la maladie, vivent sans trop de difficultés avec la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. Les répercussions des MII sur la vie et les moyens de subsistance varient beaucoup d’une personne à l’autre.

Les MII touchent plus de 1 Canadien sur 150.

Environ 233 000 Canadiens vivent avec une maladie inflammatoire de l'intestin (MII) : 129 000 avec la maladie de Crohn et 104 000 avec la colite ulcéreuse. Plus de 10 200 nouveaux cas de MII sont diagnostiqués chaque année au Canada, dont 5 700 cas de maladie de Crohn et 4 500 cas de colite ulcéreuse. Le Canada affiche une prévalence (nombre de personnes atteintes de la maladie de Crohn ou de la colite ulcéreuse) et une incidence (nombre de nouveaux cas diagnostiqués par année) des MII parmi les plus élevées dans le monde. Au Canada, l'Île-du-Prince-Édouard présente le taux de prévalence des MII le plus élevé et l’Ontario, le plus grand nombre de cas.

Les MII doivent être prises en charge durant toute la vie. Par ailleurs, elles sont le plus souvent diagnostiquées chez des personnes actives et en bonne santé, à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine, mais elles peuvent survenir à tout âge.

L’essentiel sur les

études cliniques

La recherche peut aider une multitude de personnes comme vous à améliorer leur qualité de vie dans l’avenir.

Comprendre les études cliniques

Quelle est la cause des maladies inflammatoires de l’intestin?

Englobant la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, les maladies inflammatoires de l’intestin (MII) restent encore mystérieuses. Bien que la recherche sur les MII ait fait des progrès, les chercheurs n’en connaissent pas encore la cause.

Personne ne sait ce qui déclenche les MII, mais tous s’entendent sur ce qui ne les déclenche pas. Les chercheurs ne croient plus que le régime alimentaire et le stress soient les causes principales, bien que le stress, certains aliments ou une alimentation inadéquate puissent aggraver les symptômes de ces maladies. C’est pourquoi, en réduisant le stress et en adoptant une alimentation appropriée, on peut réduire la fréquence et la gravité des symptômes des MII.

Les scientifiques croient que l’inflammation des MII résulte d’une interaction complexe de plusieurs facteurs : les gènes, le système immunitaire et un élément environnemental qu’il est difficile de cerner comme étant une cause. Les particules d’antigènes (à l’origine des symptômes) présentes dans l’environnement pourraient être la cause directe de l’inflammation ou pourraient amener le système immunitaire de certaines personnes à devenir « hyperactif » en essayant de protéger l’organisme. Une des manières utilisées par le système immunitaire pour y arriver est l’inflammation. En effet, il semble que le système immunitaire des personnes atteintes de MII produise une inflammation excessive et mal maîtrisée dans le tube digestif. Les chercheurs croient qu’une fois que le système immunitaire de ces patients se « met en marche », il ne sait pas comment s’« arrêter » correctement. Par conséquent, l’inflammation cause des lésions à l’intestin et provoque les symptômes qui caractérisent les MII. C’est pourquoi l’objectif principal du traitement médicamenteux des MII est de réguler le système immunitaire des patients.

Environ 3 personnes sur 20 atteintes de la maladie de Crohn et 4 personnes sur 20 atteintes de colite ulcéreuse ont un parent proche également atteint.

La plupart des personnes atteintes de MII ne présentent pas d’antécédents familiaux de la maladie. Cependant, puisqu’on est davantage prédisposé aux maladies inflammatoires de l'intestin lorsqu’on a un parent, un frère ou une sœur atteint de la maladie, les chercheurs croient que les gènes pourraient jouer un rôle. On ne comprend pas encore très bien comment ni pourquoi certains gènes ou certaines modifications des gènes sont associés à la maladie de Crohn ou à la colite ulcéreuse, mais ils sont actuellement sous la loupe des chercheurs.

La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse ont une caractéristique commune importante : une réponse immunitaire anormalement longue et excessive. Normalement, les cellules immunitaires protègent l'organisme contre les infections. Toutefois, chez les personnes atteintes de MII, le système immunitaire confond les aliments, les bactéries non nuisibles ainsi que d’autres éléments se trouvant normalement dans l’intestin avec des substances qui constituent un danger. Il réagit en attaquant la muqueuse de l’intestin et provoque une inflammation chronique. Cette réaction inflammatoire se poursuit sans aucun contrôle, ce qui cause des lésions à la paroi intestinale. C’est ainsi que les symptômes des MII apparaissent, comme la diarrhée et les douleurs abdominales.

Certains chercheurs croient que la colite ulcéreuse peut résulter d’une interaction entre une infection virale ou bactérienne de l’intestin et la réponse du système immunitaire de l’organisme. Habituellement, le système immunitaire déclenche une inflammation temporaire pour combattre une maladie ou une infection, et l’inflammation s’atténue pendant le rétablissement. Toutefois, chez les personnes atteintes de la colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn, cette inflammation peut persister longtemps après que le système immunitaire aurait dû avoir terminé son « travail ».

Il est important de noter que ce n’est pas parce qu’un facteur de risque (un lieu géographique par exemple) est associé à une prévalence supérieure des MII que celles-ci sont nécessairement causées par ce facteur. De même, l’absence d’un facteur de risque ne signifie pas forcément une protection contre les MII.

Les facteurs de risque comprennent, entre autres, les suivants :

Âge

Dans la plupart des cas, les MII apparaissent avant l’âge de 30 ans. Cependant, elles peuvent survenir à tout âge – certaines personnes en sont atteintes dans la cinquantaine ou la soixantaine.

On dispose de bon nombre de données prouvant que plus la maladie apparaît à un jeune âge, plus elle est agressive.

On croit aussi que si la maladie apparaît tôt dans la vie, la génétique est probablement un important facteur causal. Si la maladie survient plus tard dans la vie, celle-ci serait davantage reliée à des facteurs environnementaux.

Origine ethnique

Les MII surviennent dans toutes les populations, mais les personnes de descendance européenne et nordique sont les plus exposées à ces maladies. Chez les descendants de Juifs ashkénazes, le risque est encore plus grand.

Les antécédents familiaux

Les personnes ayant un parent, un frère, une sœur ou un enfant atteint d’une MII sont davantage à un risque d’en présenter une MII.

Utilisation de l’isotrétinoïne contre l’acné

L’isotrétinoïne est un médicament utilisé parfois pour traiter l'acné kystique et prévenir les cicatrices ou pour traiter l’acné grave qui ne répond pas aux autres traitements. Des renseignements contradictoires existent quant à savoir si l’utilisation de l’isotrétinoïne, seule ou en association avec des antibiotiques peut augmenter le risque de MII. Les résultats de certaines études portent à croire qu’il existe un lien possible, alors que ceux d’autres études n’ont rien révélé de tel.

Tabagisme

Le tabagisme est un facteur environnemental important pour une seule des MII : la maladie de Crohn qui est plus fréquente chez les fumeurs. En fait, le tabagisme vous expose à un risque moindre de colite ulcéreuse, celle-ci étant plus fréquente chez les ex-fumeurs et les non-fumeurs.

Le tabagisme est non seulement l’un des plus grands facteurs de risque de la maladie de Crohn, mais il aggrave aussi la douleur, les autres symptômes et il augmente le risque de complications. La cigarette est de loin le plus important facteur de risque modifiable de la maladie de Crohn. Si vous êtes atteint de cette maladie et que vous fumez encore, l’arrêt du tabac réduirait fort probablement les lésions et la douleur causées par la maladie. Consultez votre médecin et renseignez-vous sur les nombreux programmes anti-tabac qui existent pour trouver celui qui vous convient.

Certains analgésiques

Il a été démontré que l’ibuprofène, le naproxène et l’aspirine causaient des ulcérations gastro-intestinales (des lésions dans la muqueuse du tube digestif) et pouvaient aggraver les MII. L’acétaminophène présente un risque beaucoup plus faible. Discutez de la prise d’analgésiques avec votre médecin.

Lieu de résidence

Il est fort probable que les facteurs environnementaux jouent un rôle dans la survenue des MII. Par exemple, la maladie de Crohn est beaucoup plus fréquente dans les pays industrialisés occidentaux que dans les autres régions du monde.

Les personnes vivant dans les régions urbaines et celles qui occupent un emploi de col blanc présentent un risque plus élevé de MII. Pour des raisons inconnues, les personnes vivant dans les climats nordiques semblent également exposées à un plus grand risque.

Sexe

Les MII touchent tant les hommes que les femmes. Cependant, la colite ulcéreuse est légèrement plus courante chez les hommes et la maladie de Crohn est légèrement plus courante chez les femmes.

Appendice

Une inflammation de l’appendice suffisamment grave pour nécessiter une appendicectomie peut augmenter le risque de maladie de Crohn dans les cinq ans suivant l’ablation de l’appendice. Toutefois, une appendicectomie diminue le risque de colite ulcéreuse.


Quelles sont les conséquences des maladies inflammatoires de l’intestin?

La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse ont beaucoup de similitudes, mais elles présentent toutefois d'importantes différences, notamment les parties de l’intestin touchées, la profondeur des lésions tissulaires et la nature des symptômes. Une différence essentielle entre les deux maladies permettant aux médecins de les distinguer est la suivante : la maladie de Crohn peut toucher toutes les couches de tissus de la paroi intestinale, alors que la colite ulcéreuse ne touche que la couche interne (muqueuse) de l’intestin.

Parfois, lorsque la maladie de Crohn touche l’iléon, on l’appelle iléite. Lorsque la maladie touche le côlon, on peut l’appeler colite de Crohn. Si la maladie touche à la fois l’iléon et le côlon, on peut également l’appeler iléocolite.

Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut survenir dans la paroi de n’importe quelle partie du tube digestif, allant de la bouche à l’anus; le tube digestif comprend l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle et le gros intestin. Le plus souvent – chez la moitié des personnes atteintes – la maladie de Crohn touche la dernière partie de l’intestin grêle, appelée iléon. D’autres parties de l’intestin grêle et du gros intestin sont également souvent atteintes. Quoique rare, la maladie de Crohn peut toucher la bouche, l’œsophage et l’estomac. Les régions atteintes peuvent varier d’un individu à l’autre.

Lorsque la colite ulcéreuse ne touche que le rectum, on l’appelle proctite. Si la maladie touche le côté gauche du côlon, on parle d’une colite du côté gauche. Si le côlon entier est touché, on parle d’une pancolite.

La colite ulcéreuse cause une inflammation (douleur et enflure) de longue durée dans le gros intestin (qui comprend le côlon et le rectum). Elle touche toujours le rectum et, dans 25 % des cas, les symptômes se manifestent uniquement dans cette région. Dans les autres 75 % des cas, la maladie touche également le côlon.

Une autre distinction de la colite ulcéreuse est le fait que lorsque la maladie ne touche pas que le rectum (comme c’est le cas chez 75 % des personnes atteintes), l’inflammation apparaît d’abord dans le rectum puis se propage dans le côlon, en ligne continue. Par contre, l’inflammation de la maladie de Crohn peut survenir dans des régions distinctes du tube digestif, touchant certaines parties et non d’autres – ce qui n’est jamais le cas avec la colite ulcéreuse. Chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, les régions du tube digestif qui ne sont pas touchées sont appelées « régions saines ». Ces différences entre la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse sont importantes, car elles permettent de savoir quelle maladie cause l’inflammation.

Quels sont les symptômes des maladies inflammatoires de l'intestin?

 

La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse sont toutes deux des maladies chroniques récurrentes. On les dit chroniques, car elles persistent dans le temps. On les qualifie aussi de récurrentes, car elles provoquent des symptômes à certains moments (périodes appelées « rechute ») tandis qu’à d’autres, les symptômes sont absents ou presque (périodes appelées « rémission »). Les personnes atteintes de maladies inflammatoires de l'intestin (MII) vivent des périodes de rémission en alternance avec des rechutes qui causent des douleurs d’intensité légère à grave et des lésions à la muqueuse intestinale.

La gravité et la fréquence des symptômes diffèrent d’une personne à l’autre et les symptômes peuvent varier avec le temps. Le premier épisode (« poussée ») de symptômes est souvent le plus grave. Le traitement médical en cas de MII vise à apporter une rémission de la maladie, c’est-à-dire à faire en sorte qu’une personne n’ait plus de symptômes ou du moins qu’elle soit le plus à l’aise et en santé possible, et ce, le plus longtemps possible.

Les symptômes particuliers dépendront du type de maladie dont on est êtes atteint, c’est-à-dire de colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn et, dans de nombreux cas, du siège de la maladie dans l’intestin.

Les symptômes les plus courants de ces deux maladies comprennent les suivants :

  • Diarrhée : signe le plus courant des MII, avec des visites fréquentes aux toilettes – jusqu’à 20 fois ou plus par jour. Bien que la diarrhée soit le symptôme le plus courant de ces affections, certaines personnes peuvent souffrir de constipation.
  • Selles fréquentes ou urgentes : selon une enquête menée auprès de plus de 500 Canadiens atteints de MII, 86 % des répondants ont indiqué avoir plus de 5 selles ou de « fausses envies » d’aller à la selle par jour durant une poussée de la maladie (période active) et 14 % ont indiqué en avoir plus de 20 par jour.
  • Présence de sang dans les selles.
  • Douleurs abdominales et crampes : selon la même enquête canadienne, durant une poussée de la maladie (période active), 44 % des personnes atteintes ont décrit leur douleur comme étant pénible et invalidante ou comme une douleur constante qui dure des heures.

Les personnes atteintes d’une MII peuvent également signaler des symptômes comme la fatigue, le manque d’appétit et une perte de poids.

Puisque la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse sont des maladies auto-immunes, signifiant qu’elles surviennent lorsque le système immunitaire attaque et détruit par erreur des tissus sains de l’organisme, les personnes atteintes d’une MII présentent souvent d’autres problèmes médicaux. Selon l’enquête menée auprès de 500 Canadiens atteints d’une MII, un pourcentage élevé de ces personnes a aussi indiqué la présence des affections suivantes :

  • Douleurs aux articulations : 72 %
  • Problèmes de peau : 42 %
  • Inflammation de l’œil : 23 %

Les MII peuvent également être éprouvantes sur le plan de la santé mentale. Parmi les personnes interrogées, 66 % ont eu des symptômes de dépression et d’anxiété durant une poussée de la maladie.

Consultez un médecin si vous avez :

  • une diarrhée persistante
  • des douleurs abdominales persistantes
  • une perte de poids inexpliquée
  • du sang dans les selles

Les médecins de famille et les généralistes sont ceux qui diagnostiquent habituellement les MII, mais il leur arrive souvent d’adresser leurs patients à un gastroentérologue pour les aider à prendre en charge la colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn.

La maladie de Crohn touche toutes les couches de la paroi intestinale – causant de l’inflammation et de l’enflure, ainsi que des lésions ulcéreuses. À leur tour, ces lésions peuvent causer des saignements. Elles empêchent aussi l’intestin d’absorber les nutriments des aliments.

Les personnes atteintes de la maladie de Crohn peuvent éprouver un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • Diarrhée (parfois avec du sang)
  • Douleurs ou crampes abdominales
    • Le siège de la douleur dépend de la partie de l’intestin qui est touchée. La dernière partie de l’intestin grêle (iléon) est celle la plus susceptible d’avoir de l’inflammation et des cicatrices. La douleur est donc ressentie le plus souvent du côté inférieur droit de l’abdomen. La première fois qu’elle est ressentie dans cette région, la douleur peut parfois faire croire à une appendicite.
    • Une variation soudaine de l’intensité de la douleur ou une aggravation de la douleur peut indiquer une complication (voir ci-dessous). Contactez immédiatement votre médecin ou un autre professionnel de la santé si vous soupçonnez la présence d’une complication.
  • Perte de poids inexpliquée
  • Fièvre
  • Déshydratation

Les symptômes peuvent être épuisants et peuvent aussi réduire l’appétit. La diarrhée, les crampes et la douleur peuvent même s’aggraver lorsqu’on mange, en raison de l’augmentation de l’activité intestinale qui s’en suit. La maladie de Crohn n’est pas ressentie de la même façon par tout le monde. La gravité des symptômes varie selon le degré d’activité auto-immune et les régions de l’intestin qui sont touchées. Les symptômes peuvent changer au fil du temps.

Contactez un médecin immédiatement si vous avez reçu un diagnostic de maladie de Crohn et que vous éprouvez au moins un des symptômes suivants :

  • Fièvre supérieure à 38,3 °C (101 °F) ou grands frissons
  • Sensation de tête légère, évanouissement ou battements de cœur rapides
  • Selles qui contiennent presque toujours du sang
  • Déshydratation grave, par exemple si vous avez peu uriné, voire pas du tout, depuis 12 heures ou plus
  • Maux de ventre intenses ou douleurs intenses et ballonnements
  • Signe d’écoulement de pus autour de l’anus ou douleur et enflure dans la région anale
  • Vomissements répétés
  • Absence de selles ou de gaz

Si vous présentez l’un de ces symptômes et que vous avez reçu un diagnostic de maladie de Crohn, votre état s’est peut-être aggravé.

L’inflammation associée à la colite ulcéreuse empêche l’eau d’être réabsorbée dans la circulation sanguine. Il en résulte de la diarrhée. Tout comme c’est le cas avec la maladie de Crohn, les symptômes varient et dépendent en grande partie de l’étendue et de la gravité de l’inflammation dans le gros intestin.

Les symptômes les plus courants des poussées de colite ulcéreuse sont les suivants :

  • Diarrhée (souvent avec du sang; peut également contenir du mucus ou du pus)
    • Inflammation et ulcères qui saignent parfois dans la partie inférieure de l’intestin, résultant en diarrhée sanglante.
  • Maux de ventre et crampes
  • Besoin urgent d’aller aux toilettes
    • Une poussée grave est définie comme le besoin d’éliminer les selles six fois ou plus par jour, en plus d’avoir d’autres symptômes comme l’essoufflement, un rythme cardiaque rapide ou irrégulier ou une température élevée (fièvre). Également, le sang dans les selles devient beaucoup plus évident.

Il arrive aussi que les personnes atteintes ressentent une grande fatigue, une perte d’appétit et une perte de poids. Les symptômes de colite ulcéreuse ont tendance à apparaître puis disparaître, avec d’assez longues périodes entre les poussées pendant lesquelles les patients peuvent ne ressentir aucun malaise. Aucun facteur particulier pouvant déclencher les poussées n’a été identifié, mais les chercheurs médicaux croient que le stress pourrait les favoriser.

Durant une poussée, certaines personnes atteintes de à colite ulcéreuse présentent aussi des symptômes qui ne sont pas liés à l’inflammation de l’intestin, comme de la douleur et de l'enflure dans les articulations (arthrite), des ulcères dans la bouche, des plaques douloureuses, rouges et enflées sur la peau ou encore une irritation et une rougeur oculaires. La colite ulcéreuse chronique empêche l’absorption adéquate des nutriments essentiels durant la digestion, ce qui représente un grave problème.

Contactez un médecin immédiatement si vous avez reçu un diagnostic de colite ulcéreuse et que vous éprouvez un des symptômes suivants :

  • Fièvre supérieure à 38,3 °C (101 °F) ou grands frissons
  • Sensation d’étourdissement, évanouissement ou battements de cœur rapides
  • Selles qui contiennent presque toujours du sang
  • Déshydratation grave, par exemple si vous avez peu uriné, voire pas du tout, depuis 12 heures ou plus
  • Maux de ventre intenses, avec ou sans ballonnements
  • Écoulement de pus autour de l’anus ou douleur et enflure dans la région anale
  • Vomissements répétés
  • Absence de selles ou de gaz

Si vous présentez l’un de ces symptômes et que vous avez reçu un diagnostic de colite ulcéreuse, votre état s’est peut-être aggravé.

Les complications liées à la colite ulcéreuse sont moins fréquentes que celles de la maladie de Crohn.

Les médecins s’accordent pour dire qu’il est important de consulter votre gastroentérologue pour des examens réguliers si vous voulez garder la maîtrise de votre MII et déceler tout problème potentiel avant qu’il ne survienne. Cela peut vouloir dire passer des endoscopies à intervalles réguliers ou simplement discuter des changements dans vos symptômes. Il est également important de prendre rigoureusement les médicaments qui vous sont prescrits.

Occlusion intestinale causée par une sténose

La complication la plus courante associée à la maladie de Crohn est l’occlusion intestinale (blocage de l’intestin). Cela se produit en présence d’une sténose (rétrécissement de l’intestin) due à la formation de tissu cicatriciel sur la paroi d’une partie enflammée du tube digestif. Les sténoses peuvent être légères ou graves, selon le degré d’obstruction du passage du contenu intestinal. Elles peuvent parfois nuire au passage des aliments. Les symptômes comprennent des crampes dans le milieu de l’abdomen, souvent accompagnées de vomissements. L’abdomen peut également devenir gonflé et distendu. Des médicaments peuvent soulager l’occlusion en réduisant l’inflammation locale, mais il peut être nécessaire de pratiquer une chirurgie si l’occlusion est grave et ne répond pas au traitement médical. Une chirurgie peut également être nécessaire si l’occlusion se produit souvent et, dans certains cas, pour enlever une partie abîmée de l’intestin.

Ulcères

L’inflammation chronique associée aux MII peut causer des lésions ouvertes (ulcères) n’importe où dans le tube digestif, y compris dans la bouche, dans l’iléon (une partie du tube digestif qui mène à l’anus), dans la région génitale (périnée) et autour de l’anus. Ces ulcères peuvent être très douloureux et, dans le cas de la maladie de Crohn, peuvent parfois saigner.

Fistules

Parfois, les ulcères sont si profonds qu’ils traversent la paroi intestinale et créent une fistule. Une fistule est une connexion anormale entre des parties différentes de l’intestin, entre l’intestin et la peau ou entre l’intestin et un autre organe, comme la vessie ou le vagin. Lorsque des fistules internes apparaissent, les aliments peuvent contourner des sections de l’intestin qui sont nécessaires à l’absorption. Dans le cas de la maladie de Crohn, une fistule externe peut causer un écoulement continu du contenu de l’intestin sur la peau. Dans certains cas, une fistule peut s’infecter et former un abcès qui, non traité, peut mettre la vie en danger. Les fistules les plus courantes sont celles situées dans la région anale (périanale).

Fissure anale

Les fissures anales sont des petites crevasses, ou lésions superficielles, situées dans l’anus ou sur la peau autour de l’anus, où des infections peuvent se produire. Elles sont souvent associées à des selles douloureuses et peuvent mener à la formation de fistules périanales.

Déficience nutritionnelle

La diarrhée, les douleurs abdominales et les crampes peuvent rendre les repas difficiles ou empêcher l’intestin d’absorber suffisamment de nutriments pour assurer une alimentation convenable. L’anémie est courante chez les personnes atteintes d’une MII.

Cancer du côlon

L’existence d’une MII qui cause des symptômes dans l’intestin augmente le risque d’avoir un cancer du côlon. Cela semble être particulièrement vrai en ce qui concerne la maladie de Crohn ou la colite de Crohn (maladie de Crohn qui touche uniquement le côlon). Environ de 5 à 8 % des personnes ayant une colite ulcéreuse seront atteintes d’un cancer colorectal au cours des 20 ans suivant le diagnostic, et le risque s’accroît avec la durée et la gravité de la colite ulcéreuse. (Le risque de cancer colorectal dans la population générale est environ de 3 à 6 %.) Les personnes atteintes de colite ulcéreuse ignorent souvent qu’elles ont un cancer de l’intestin, car les premiers symptômes de ce type de cancer sont similaires à ceux de la colite ulcéreuse – sang dans les selles, diarrhée et douleurs abdominales. Les médecins demandent que les patients atteints de colite ulcéreuse passent des examens régulièrement afin de déceler tout signe de cancer de l’intestin, environ 10 ans après l’apparition des premiers symptômes de la maladie.

Autres problèmes de santé

En plus de l’inflammation et des ulcères dans l’intestin, les MII peuvent causer des problèmes dans d’autres parties de l’organisme, comme de l’arthrite, une inflammation des yeux ou de la peau, de l’hippocratisme digital (déformation des ongles), des calculs rénaux (pierres aux reins), des calculs biliaires (pierres au foie) et, occasionnellement, une inflammation des voies biliaires (canaux transportant la bile). Les personnes qui souffrent depuis longtemps d’une MII peuvent aussi être atteintes d’ostéoporose, une maladie qui rend les os faibles et fragiles.

Vous pourriez

faire une différence

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Bien s’informer

Le soutien est primordial

Soutien

Nous ne sommes pas faits pour vivre seuls. Encore moins lorsqu’on est atteint d’une maladie inflammatoire de l'intestin (MII). Vos amis et votre famille peuvent vous aider, de même que les professionnels de la santé qui vous traitent.

Vivre avec une maladie chronique peut vous amener à vous sentir isolé, particulièrement lorsque vous devez changer vos habitudes quotidiennes, voir de nombreux professionnels de la santé et apprendre des termes médicaux. Mais vous n’êtes pas obligé de vivre cela en solitaire.

Avec le temps, les MII peuvent comporter bien des défis. Il arrive qu’on doive vivre avec de l’inconfort physique, des moments de solitude, des épisodes dépressifs, de la frustration et des craintes à l’égard des personnes qui partagent votre vie. Si les symptômes sont graves, la vie peut être centrée sur le besoin constant d’aller aux toilettes. Lorsque cela arrive, vous pourriez avoir peur d’avoir un accident, et cette anxiété ne peut qu’aggraver vos symptômes. Il est également courant d’avoir des craintes reliées à l’intimité sexuelle. Cependant, vos amis, votre famille et même des groupes d’entraide peuvent être d’un grand secours, tout comme l’équipe soignante. N’hésitez pas à en parler et à poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit aux médecins et infirmières – leur expertise peut être très utile. Expliquez aux gens en qui vous avez confiance comment vous vous sentez et ne soyez pas gêné d’accepter leur aide et leur réconfort. Ne restez pas à l’écart, à moins que vous ayez vraiment besoin de repos et de solitude.

En acceptant l’aide de ses proches, il est plus facile de combattre la maladie. Ceux qui sont le plus près de vous voudront comprendre ce que vous vivez et savoir comment vous aider. Soyez honnête à propos de votre maladie et de vos sentiments à ce sujet. Plus ils en savent sur votre maladie, moins vous vous sentirez isolé.

Voici quelques conseils et renseignements utiles provenant de patients atteints d’une MII :

Demandez à vos proches d’en apprendre davantage sur votre maladie

Ils comprendront mieux vos symptômes et ce que vous ressentez. Cela pourrait leur donner de nouvelles idées pour faciliter votre quotidien, et le seul fait qu’ils soient sensibilisés vous rendra tous plus à l’aise pour composer avec la maladie. La compréhension mutuelle est souvent favorisée par la connaissance – parents et amis peuvent lire l’information présentée sur ce site ou sur d’autres sites Web, consulter des sources d’information fiables à la bibliothèque ou vous accompagner à certains de vos rendez-vous. Ils peuvent aussi contacter Crohn et Colite Canada. www.crohnsandcolitis.ca.

Demandez-leur du soutien

Il peut s’agir simplement d’une oreille attentive quand vous avez besoin de parler – même de sujets qui ne sont pas directement liés aux MII. Entretenez les relations personnelles qui vous sont importantes – partagez ce que vous ressentez, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Il y aura des moments, par exemple durant une poussée de symptômes, où vous serez davantage incommodé par la douleur et vous vous sentirez plus anxieux. À d’autres occasions, vous vous sentirez si bien que vous ne penserez pas du tout à la maladie. Puisque les maladies inflammatoires comme les MII ont tendance à ressurgir subitement et à s’atténuer, il est préférable d’informer vos proches de vos « bonnes » et « mauvaises » journées afin qu’ils puissent vous offrir du soutien si vous en avez besoin et quand vous en avez besoin.

Soyez toujours franc à propos de votre MII

Ce n’est qu’ainsi que les gens pourront vous aider. Les MII sont un sujet difficile à aborder, associé à la défécation, à l’odeur, à la perte de maîtrise et à d’autres sujets tabous. Il peut être difficile d’en parler ouvertement avec la famille, les amis et même avec des professionnels de la santé. Cependant, il est important de ne pas laisser la gêne vous empêcher de parler de votre MII. Le fait d’avoir une maladie chronique grave et désagréable, nécessitant une gestion du quotidien, la prise de médicaments et, dans certains cas, une intervention médicale, n’est pas quelque chose qu’on devrait affronter seul. Joignez-vous à des groupes de soutien médical et d’aide aux patients (en ligne, s’il n’y en a pas dans votre région). N’ayez pas honte d’avoir une MII. Si vous trouvez que votre médecin ou vos proches « ne savent pas ce que c’est », c’est peut-être parce que vous ne leur avez pas tout dit. Aidez-les à vous aider en leur expliquant ce que vous vivez et ce que vous attendez d’eux.

Les MII diffèrent d’un patient à l’autre et le traitement doit être adapté aux besoins de chacun. L’important est de suivre attentivement les directives de l’équipe soignante au sujet des mesures et médicaments à prendre. Pour que le traitement soit le plus efficace possible, prenez vos médicaments exactement tel qu’indiqué. Restez fidèle à votre traitement et soyez patient : il peut s’écouler un certain temps avant que le médicament commence à agir. Prenez des notes et communiquez régulièrement avec votre médecin à propos de vos progrès, des effets de votre traitement, des effets secondaires et des façons de les prendre en charge. Par exemple, il est possible que vous puissiez prendre vos médicaments à un moment qui vous convienne davantage. Votre médecin et les autres professionnels de la santé peuvent vous aider à prendre en charge des symptômes comme les ballonnements, les gaz intestinaux (flatulences) et même le stress; par conséquent, n’hésitez pas à leur poser des questions concernant divers aspects de votre santé. Comme les symptômes peuvent changer entre les rendez-vous chez le médecin, il peut être utile d’avoir un journal des symptômes pour noter par exemple la fréquence de vos selles, ce que vous mangez et les variations de votre poids. Cela permet au médecin d’avoir une idée plus précise de votre état de santé et vous aide à prendre en charge de manière proactive votre MII. Prenez part aux décisions concernant votre santé. Ne vous découragez pas si un traitement s’avère inefficace; de nombreuses solutions s’offrent à vous et la suivante pourrait bien être la bonne.

L’un des meilleurs moyens d’avoir le sentiment de mieux maîtriser la maladie est d'approfondir le plus possible vos connaissances sur les MII. Des organismes comme Crohn et Colite Canada (CCC) ont des sections locales partout au Canada offrant des renseignements et l’accès à des groupes de soutien.

Les groupes de soutien ne sont pas pour tout le monde, mais ils peuvent vous permettre d’accéder à une foule de renseignements précieux sur votre maladie et vous apporter un soutien psychologique. Leurs membres connaissent souvent les nouveaux traitements médicaux ou les traitements complémentaires. Vous pourriez aussi trouver rassurant d’être entouré de gens qui vivent ce que vous vivez.

Certaines personnes jugent utile de consulter un psychologue ou un psychiatre familiarisé avec les MII et les difficultés émotionnelles qu’elles peuvent causer. Demandez à votre médecin de vous en recommander un si vous croyez qu’une aide psychologique pourrait vous être bénéfique. Bien des gens, avec ou sans maladie chronique, trouvent que ces professionnels de la santé les aident à surmonter les aspects émotionnels des situations difficiles et à trouver des stratégies d’adaptation. Sans compter qu’en parlant librement avec une personne de confiance, en toute confidentialité, vous pouvez en tirer des bienfaits considérables.

Il existe des associations de patients et des organismes indépendants qui pourraient peut-être vous aider à en apprendre davantage.

En savoir plus

Des solutions au quotidien

Des solutions au quotidien

Il peut parfois être difficile et épuisant de composer avec une maladie inflammatoire de l’intestin (MII). Il s’agit d’une affection très personnelle qui touche les gens de manières différentes. Cependant, il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour maîtriser vos symptômes et prolonger l’intervalle de temps entre les poussées, notamment en modifiant vos habitudes alimentaires et votre mode de vie. Une fois que vous connaissez bien votre maladie et ses facteurs déclencheurs, et que vous avez du soutien professionnel, vous pouvez très bien réduire son impact sur votre vie.

Il n’existe aucune preuve irréfutable que ce que vous mangez cause une MII. Mais certains aliments et certaines boissons semblent aggraver les symptômes chez de nombreuses personnes, particulièrement durant une poussée. Il est préférable d’éliminer temporairement de votre régime alimentaire tout ce qui semble aggraver vos symptômes. Voici quelques suggestions :

Limitez les produits laitiers

Si le lait ou d’autres produits laitiers aggravent vos symptômes, vous êtes peut-être intolérant au lactose, ce qui veut dire que votre organisme ne peut pas digérer le sucre naturellement présent dans le lait (lactose) et les produits laitiers. Il y a deux façons de continuer à consommer des produits laitiers. Vous pouvez essayer de prendre un supplément d’enzymes appelé lactase pour aider votre organisme à décomposer le lactose. Cela pourrait faciliter votre digestion. Ou encore, vous pouvez consommer du lait et d’autres produits « sans lactose » qu’on trouve facilement sur le marché. Si vous décidez d’éliminer complètement les produits laitiers, assurez-vous d’avoir un apport suffisant en calcium provenant d’autres sources, comme des légumes-feuilles, des fruits de mer, des noix, etc. Au besoin, prenez des suppléments de calcium.

Testez l’effet des fibres

Pour la plupart des gens, les aliments riches en fibres, comme les fruits frais, les légumes et les grains entiers, sont la base d’une saine alimentation. Cependant, si vous avez une MII, les fibres peuvent aggraver la diarrhée, les douleurs et les gaz. Si les fruits et les légumes crus vous incommodent, essayez-les cuits à la vapeur, au four ou à la casserole. Consultez votre médecin avant d’ajouter une grande quantité de fibres à votre alimentation.

Évitez les aliments qui vous causent des problèmes

Notez dans un journal vos repas et collations, l’heure à laquelle vous les prenez et les symptômes qui surviennent par la suite. Ces notes peuvent vous donner de précieuses indications sur les aliments qui semblent améliorer ou aggraver votre digestion. Vous pouvez alors éliminer tous les aliments qui semblent aggraver vos symptômes.

Voici certains aliments qui causent souvent des gaz : haricots secs, chou, brocoli, jus de fruits crus, fruits crus, maïs soufflé, caféine et boissons gazeuses.

Prenez de petits repas

Essayez de grignoter. Vous vous sentirez peut-être mieux en mangeant des collations et cinq ou six petits repas plutôt que deux ou trois gros repas.

Buvez beaucoup de liquides

Essayez de boire beaucoup durant la journée, préférablement de l’eau. Ça ne peut que vous faire du bien. Les boissons qui contiennent de la caféine stimulent l’intestin et peuvent aggraver la diarrhée, alors que les boissons gazeuses donnent souvent des gaz.

Envisagez de prendre des multivitamines

Puisque les MII peuvent réduire votre capacité d’absorption des nutriments et que votre régime alimentaire peut être restreint, les suppléments de vitamines et minéraux pourraient compenser l’apport insuffisant en nutriments dans votre alimentation. Cependant, ils ne fournissent pas de protéines essentielles ni de calories; ils ne sont donc pas un substitut de repas. Prenez toujours des suppléments sous la supervision d’un médecin.

Consultez une diététiste

Si vous commencez à perdre du poids ou que vous ne réussissez pas à éliminer tous les aliments problématiques pour mieux maîtriser vos symptômes, demandez à votre médecin de vous recommander un ou une diététiste. Vous serez conseillé professionnellement sur les aliments à essayer, les manières différentes d’apprêter les aliments et la façon d’assurer un bon équilibre entre votre confort et votre capacité de fonctionnement, et vos besoins nutritionnels.

Le tabagisme fait augmenter le risque de maladie de Crohn, ou peut aggraver la maladie si vous en êtes déjà atteint. Les fumeurs souffrant de la maladie de Crohn sont plus susceptibles de connaître des rechutes, de devoir prendre des médicaments et de subir des opérations à répétition. Que vous ayez la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse, l’abandon du tabac doit être l’une des premières discussions que vous aurez avec votre médecin. Non seulement l’arrêt de la cigarette vous aidera-t-il à prévenir ou réduire les effets négatifs, mais il améliorera la santé globale de votre intestin, en plus de comporter de nombreux autres bienfaits pour votre santé.

Les épisodes douloureux et les problèmes émotionnels causés par les MII peuvent être épuisants. Le stress n’est pas la cause des MII, mais il peut aggraver vos symptômes et déclencher des poussées. Il est important de repérer vos facteurs de stress, puis de développer des techniques de relaxation et des stratégies d’adaptation qui vous permettront d’améliorer votre bien-être général et de mieux maîtriser la maladie.

Quand vous êtes stressé, votre processus normal de digestion peut changer. L’estomac évacue son contenu plus lentement et sécrète plus d’acides. Le stress peut également accélérer ou ralentir le transit intestinal. Il peut également modifier les tissus de l’intestin.

Il n’est pas réaliste de vouloir supprimer tout stress de votre vie. Toutefois, il peut être très bénéfique de faire des exercices de respiration profonde et de relaxation musculaire et de rester calme mentalement et émotionnellement. Voici quelques moyens de réduire le stress :

Exercice

Une activité physique de faible intensité suffit pour faire baisser le niveau de stress, calmer la dépression et normaliser la fonction intestinale. Demandez conseil à votre médecin; il saura vous recommander un programme d’exercice qui vous convient.

Rétroaction biologique (Biofeedback)

Cette technique de gestion du stress vous aide à réduire votre tension musculaire et à ralentir votre fréquence cardiaque à l’aide d’un appareil qui vous fournit continuellement de l’information. Avec le temps, vous apprenez comment reproduire ces changements par vous-même, sans l’aide de l’appareil. L’objectif est d’atteindre un état de détente dès que vous en ressentez le besoin, afin de mieux gérer les situations stressantes. Un grand nombre d’hôpitaux et de centres médicaux enseignent les techniques de rétroaction biologique aux patients. Demandez à votre professionnel de la santé comment obtenir une formation en rétroaction biologique.

Relaxation et exercices de respiration

Un moyen efficace de gérer le stress est de faire des exercices de respiration et de relaxation. Vous pouvez suivre des cours de yoga et de méditation ou pratiquer ces activités chez vous, en vous aidant de livres, de CD ou de ressources Internet.

Hypnose

L’hypnose peut réduire les douleurs abdominales et les ballonnements. Un professionnel qualifié peut vous enseigner comment vous détendre, à l’aide de techniques que vous pouvez utiliser vous-même pour relaxer, chaque fois que vous le souhaitez.

Autres techniques

Prévoyez du temps libre chaque jour pour pratiquer une activité relaxante, comme écouter de la musique, lire, jardiner, cuisiner, jouer à des jeux vidéo, parler avec un bon ami, jouer avec votre animal de compagnie ou prendre un bon bain chaud. Votre corps subit beaucoup de stress, il est donc bénéfique de penser à autre chose que vos malaises en pratiquant des passe-temps sains et agréables. Ces activités peuvent même contribuer à réduire la tension et la douleur que les MII peuvent causer. Offrez-vous des moments agréables et relaxants, faites-en même une priorité.


Médicaments

On ne sait pas encore ce qui cause les maladies inflammatoires de l'intestin (MII), ni comment les guérir, mais il existe heureusement un grand nombre de traitements efficaces pour vous aider à réduire la gravité des poussées et à maîtriser la maladie, de sorte que votre vie n’a pas besoin d’être centrée uniquement sur votre MII.

Les trois principaux objectifs de traitement des MII sont les suivants :

  • Obtenir une rémission (absence de symptômes)
  • Maintenir la rémission (prévention des poussées de la maladie)
  • Améliorer la qualité de vie

Pour atteindre une rémission profonde des MII, l’objectif de traitement est la guérison de la muqueuse intestinale. On peut y parvenir en prenant une association de médicaments sur ordonnance ou en vente libre ou en subissant une chirurgie, selon le cas. Habituellement, en cas de maladie de Crohn d’intensité légère à modérée, les médecins essaient en premier lieu de traiter la maladie avec des médicaments. La chirurgie est envisagée seulement si toutes les autres options ont été essayées et que les symptômes ne sont toujours pas maîtrisés. Deux tiers à trois quarts des patients atteints de la maladie de Crohn ont besoin d’une chirurgie à un moment ou un autre de leur vie, lorsque les médicaments ne sont plus efficaces et qu’il serait trop néfaste pour l’intestin de ne pas enlever une partie des tissus cicatriciels accumulés en raison de l’inflammation chronique. Chez un quart à un tiers des patients atteints de colite ulcéreuse, une chirurgie est également envisagée lorsque le traitement médicamenteux ne donne pas assez de résultats ou que des complications surviennent.

Lorsque vous envisagez de prendre des médicaments, rappelez-vous que vos symptômes peuvent être d’intensité légère à grave et apparaître sous forme de poussées qui alternent avec des périodes de rémission où ils vont disparaître complètement ou s’atténuer grandement, vous permettant de retrouver la santé pendant des semaines, des mois ou même des années.

Puisque les MII diffèrent d’une personne à l’autre, chaque traitement prescrit pour maîtriser la maladie est unique. Il n’existe pas de formule universelle convenant à tous pour traiter les MII. Le médecin adapte le traitement pour répondre à vos besoins personnels, en fonction de la partie de votre intestin qui est touchée, de la gravité de la maladie et de la façon dont vous réagissez à vos symptômes. Les médicaments peuvent être administrés à des doses différentes, sous diverses formules et pour des durées de traitement différentes. Vous pourriez essayer plusieurs médicaments avant de trouver celui qui vous convient.

Les médicaments peuvent être administrés par voie orale, intraveineuse (dans une veine) ou sous-cutanée (injection sous la peau). Les traitements topiques, comme les suppositoires, les lavements, les crèmes et les onguents, sont administrés par voie rectale.

Il est important de se rappeler que les besoins en matière de traitement peuvent changer au fil du temps. Ce qui est efficace à un certain moment de la maladie pourrait ne plus l’être à un autre stade. Il est conseillé de noter l’efficacité de chaque médicament et ses effets secondaires, afin d’aider votre médecin à décider du meilleur traitement. Discutez en détail avec votre médecin du traitement que vous jugez être le meilleur pour vous, tout en considérant qu’une association de médicaments peut être votre plan de traitement optimal.

Il s’agit de composés semblables à l’aspirine, qui renferment de l’acide 5-aminosalicylique (5-ASA). Ces médicaments (administrés par voie orale ou rectale) ne suppriment pas les réactions du système immunitaire, mais diminuent l’inflammation qui touche la paroi intestinale, ce qui peut aider à apporter un soulagement à court et à long terme. Ils sont utilisés dans le traitement des épisodes d’intensité légère à modérée des MII, particulièrement dans les cas de colite ulcéreuse. Ils sont aussi employés pour prévenir les rechutes (retour des symptômes).

Ces médicaments permettent de maîtriser un système immunitaire hyperactif en supprimant l’activité de l’ensemble du système immunitaire. La prednisone et la prednisolone servent à traiter les symptômes des personnes atteintes d’une forme modérée à grave de la maladie de Crohn ou de la colite ulcéreuse. Le budésonide est prescrit aux personnes atteintes d’une maladie de Crohn iléale d’intensité légère à modérée (iléite) ou d’une maladie de Crohn touchant le segment du côlon situé à droite dans l’abdomen (colite droite). Ces médicaments peuvent être administrés par voie orale, rectale ou intraveineuse. Ils sont utilisés pour maîtriser les poussées pendant un court laps de temps. Il n’est pas recommandé de les prendre dans le cadre d’un traitement d’entretien ou de longue durée en raison de leurs effets secondaires, notamment : infection, perte osseuse, gain de poids, cataractes, fragilité de la peau, troubles du sommeil et sautes d’humeur. Si vous avez une rechute des symptômes dès que vous cessez de prendre des corticostéroïdes, votre médecin peut vous prescrire d’autres médicaments pour vous aider à prendre en charge votre maladie. Il est important de ne pas cesser de prendre ces médicaments brusquement.

Cette classe de médicaments modifie le système immunitaire de l’organisme afin qu’il ne puisse causer une inflammation persistante. Administrés habituellement par voie orale (bien qu’il en existe un qui s’administre par injection), les immunomodulateurs sont habituellement prescrits aux personnes chez qui les aminosalicylates et les corticostéroïdes n’ont pas été efficaces ou ne l’ont été que partiellement. Ils peuvent être prescrits pour aider quelqu’un à réduire graduellement les corticostéroïdes, au besoin, alors que les symptômes doivent néanmoins être maîtrisés. Les immunomodulateurs peuvent prendre un certain temps avant d’agir.

Les modificateurs de la réponse biologique, ou médicaments biologiques en abrégé, sont des médicaments mis au point pour cibler le système immunitaire de votre organisme. Il y a deux façons d’administrer les médicaments biologiques : par perfusion intraveineuse (généralement pendant quelques heures) ou par injection sous-cutanée. Les médicaments biologiques peuvent prendre un certain temps avant d’agir.

Ces médicaments sont indiqués chez les personnes atteintes d’une maladie active d’intensité modérée à grave qui n’ont pas bien répondu au traitement classique. Les médicaments biologiques peuvent contribuer à réduire la prise de corticostéroïdes. Ils peuvent aussi être utilisés pour réduire des fistules.

Les effets secondaires fréquemment observés avec les médicaments biologiques sont de légères réactions cutanées au point d’injection, des nausées, des douleurs abdominales, des infections des voies respiratoires et des maux de tête. Chez les personnes qui prennent des médicaments biologiques, on peut observer, quoique rarement, l’apparition d’infections graves, de réactions pseudo-lupiques (réactions qui ressemblent au lupus), de maladies du système nerveux ou de cancer.

Comprendre les médicaments biologiques et biosimilaires

La plupart des gens connaissent les médicaments classiques, comme les analgésiques. Ces médicaments sont fabriqués à partir de substances chimiques (obtenues par synthèse chimique).

Certains d’entre vous ont probablement entendu parler des médicaments « biologiques » qui sont utilisés pour traiter des maladies graves, comme le cancer, les maladies inflammatoires de l’intestin, le psoriasis et la polyarthrite rhumatoïde. Les médicaments biologiques sont des médicaments spéciaux, conçus à l’aide de procédés biologiques dans des cellules vivantes.

Les médicaments classiques et les médicaments biologiques comportent des différences importantes.

Médicaments classiques Médicaments biologiques
Fabriqués à partir de substances chimiques Fabriqués à partir de cellules vivantes
Généralement de petites molécules Grosses molécules complexes

Historique des médicaments biologiques

  • Dans les années 1970 et 1980, des scientifiques se sont mis à insérer certains gènes dans des cellules vivantes pour fabriquer des protéines particulières, ou « produits biologiques », pouvant être utilisés comme traitements.
  • L’insuline humaine, utilisée pour traiter le diabète, est le premier médicament biologique.

C’est un fait connu qu’à l’expiration du brevet d’un médicament classique, d’autres entreprises peuvent produire des copies appelées « médicaments génériques ». Bien que l’ingrédient actif d’un médicament générique soit identique à celui du médicament classique d’origine, les ingrédients non médicinaux, comme les agents de remplissage et les colorants, peuvent être différents.

Lorsque le brevet d’un médicament biologique est échu, d’autres entreprises peuvent en produire des copies. Cependant, comme il est impossible de produire des copies identiques des médicaments biologiques en raison de leur mode de fabrication, on ne peut pas parler de médicaments génériques ni même de médicaments biogénériques. Le terme approprié est médicament biosimilaire puisqu’un tel médicament ne peut être que similaire et non pas identique au médicament d’origine. Au Canada, le terme officiel utilisé pour désigner un médicament biosimilaire est « produit biologique ultérieur » ou « PBU ».

Les médicaments biosimilaires sont-ils des versions génériques des médicaments biologiques d’origine?

Non. Les médicaments biosimilaires sont semblables, mais pas identiques aux médicaments biologiques d’origine. Cela vient du fait que le groupe de cellules utilisées pour produire les médicaments (lignée cellulaire), la molécule médicamenteuse et le processus de fabrication sont différents.

Au Canada, les fabricants de médicaments biosimilaires doivent démontrer à Santé Canada la similarité de leur produit et du médicament biologique d’origine et que les bienfaits de leur produit l’emportent sur les risques. La monographie des produits biologiques ultérieurs doit être différente de celle des médicaments biologiques d’origine.

Est-ce que la différence entre un médicament biosimilaire et le médicament biologique d’origine a une incidence sur moi et sur mes soins?

Oui. Les médicaments biologiques d’origine et les médicaments biosimilaires peuvent agir différemment dans votre organisme et vous pourriez présenter des effets secondaires différents.

Comme les versions d’origine et biosimilaires ne sont pas identiques, il est important de demander à votre médecin des précisions sur l’ordonnance pour savoir quel médicament il vous prescrit.

Santé Canada n’appuie pas la substitution automatique en pharmacie, c'est-à-dire le remplacement d’un médicament biosimilaire par un médicament biologique d’origine.

Pour en savoir plus sur les médicaments biosimilaires, visitez :

Santé Canada www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/produits-biologiques-radiopharmaceutiques-therapies-genetiques/information-demandes-presentations/lignes-directrices/fiche-renseignements-biosimilaires.html

Alliance for Safe Biologic Medicines (États-Unis) www.safebiologics.org

Le métronidazole, la ciprofloxacine et d’autres antibiotiques peuvent être prescrits en cas d’infections (comme un abcès). Ils sont prescrits pour traiter la colite de Crohn et la maladie de Crohn périanale. On les prescrit aussi pour traiter des problèmes qui surviennent après une chirurgie, comme une pochite (une infection de la poche iléale).

En l’absence d’un traitement curatif, les traitements courants visent à soulager les symptômes et prévenir une rechute. La plupart des personnes doivent prendre des médicaments de façon continue; lorsque le traitement n’agit plus, une chirurgie est souvent nécessaire.

Les médicaments sur ordonnance réduisent l’inflammation de l’intestin et constituent le traitement principal des MII. Il est toutefois possible qu’ils ne soulagent pas tous vos symptômes et vous voudrez peut-être prendre des médicaments en vente libre afin de vous sentir mieux. Avant d’en prendre, consultez votre médecin ou un autre professionnel de la santé, car ces symptômes peuvent indiquer que l’inflammation s’aggrave et qu’il est peut-être nécessaire de vous rendre à l’hôpital ou de modifier votre traitement. Il est également possible que les symptômes ne soient pas graves et que vous puissiez les traiter avec des médicaments en vente libre.

Votre médecin peut vous recommander des médicaments pour soulager la diarrhée ou des produits pour soulager les gaz et les ballonnements. Pour réduire la fièvre et les douleurs articulaires, votre médecin peut vous recommander de prendre de l’acétaminophène ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ces médicaments peuvent soulager vos symptômes articulaires, mais ils peuvent irriter l’intestin grêle ou le côlon et stimuler l’inflammation; ils doivent donc être utilisés avec précaution. Assurez-vous de suivre les directives de tous les produits en vente libre que vous prenez, mais surtout, n’oubliez pas de consulter votre professionnel de la santé avant de prendre tout nouveau médicament.


Chirurgies

La plupart des patients et leurs médecins préfèrent l’utilisation de médicaments pour traiter les maladies inflammatoires de l'intestin (MII), mais ils cessent parfois d’être efficaces. Si cela arrive, une chirurgie pourrait être votre meilleure solution pour mieux vivre au quotidien. Personne ne veut subir une opération, mais c’est parfois la seule façon de maîtriser les symptômes quand les médicaments ne sont plus efficaces.

Il existe différents types de chirurgies qui sont appropriées aux différentes formes de MII décrites ci-dessous. Lorsque vous serez bien renseigné, vous pourrez discuter avec votre médecin du type de chirurgie approprié à votre situation et vous vous sentirez moins anxieux à propos de cette éventualité. Il pourrait y avoir moins de sujets d'inquiétude que vous ne le pensez quand viendra le temps de la chirurgie, du rétablissement ou de l’utilisation d’appareils spéciaux par la suite.

Stricturoplastie

L’inflammation et les lésions cicatricielles graves causées par la maladie de Crohn peuvent parfois entraîner un rétrécissement (une sténose) ou un blocage de l’intestin. Si une partie de l’intestin se rétrécit suffisamment pour provoquer de graves malaises et nuire à la digestion, cette intervention peut l’élargir et apporter un soulagement sans qu’on ait besoin d’enlever une partie de l’intestin grêle.

Chirurgie des abcès et fistules

Parfois, les abcès (bosses remplies de pus) ne peuvent être enlevés que par chirurgie. Si une fistule (conduit anormal) cause des symptômes que les médicaments ne peuvent maîtriser, la chirurgie est probablement la meilleure option.

Résection (ablation de segments de l’intestin)

Pour beaucoup de gens, la chirurgie visant à enlever des segments de l’intestin qui sont endommagés de façon chronique ou permanente par la maladie de Crohn peut réduire ou éliminer un grand nombre de symptômes. Au cours d’une résection, le chirurgien enlève le segment atteint de l’intestin grêle et coud ensemble les deux extrémités saines de l’intestin grêle. Cette intervention s’appelle anastomose. Il est cependant important de noter que la maladie de Crohn risque de revenir même si on a été opéré. Les personnes qui vivent avec la maladie de Crohn pendant longtemps pourraient devoir subir plusieurs résections de l’intestin grêle au cours de leur vie.

Colectomie (ablation du côlon) ou proctocolectomie (ablation du côlon et du rectum, c’est-à-dire du gros intestin)

Une colectomie peut s’avérer nécessaire si seuls les tissus du côlon sont gravement touchés par la maladie de Crohn. Cependant, si les tissus de tout le gros intestin (c’est-à-dire le côlon et le rectum) sont gravement atteints, une proctocolectomie pourrait être la meilleure solution. Une proctocolectomie se fait en deux temps. Tout d’abord, le chirurgien enlève le côlon et le rectum. Ensuite, il pratique une iléostomie, c’est-à-dire qu’il relie l’iléon (partie terminale de l’intestin grêle) à une stomie (ouverture) dans l’abdomen. Celle-ci permettra aux déchets de la digestion de passer directement de l’organisme à une poche de colostomie en plastique résistant, bien scellée. Après l’opération, la poche de colostomie est portée solidement attachée au corps, en tout temps. La poche couvre et protège l’ouverture de l’iléon et recueille les déchets de la digestion jusqu’à ce qu’elle doive être vidée.

Bienfaits possibles Risques possibles/effets indésirables
Soulagement durable des symptômes Complications liées à la chirurgie (comme dans toute chirurgie, y compris un risque accru de décès de 2 à 4,5 %)
Diminution de la dose ou de la fréquence des prises de médicaments à long terme Après 5 ans ou moins, les symptômes de la maladie réapparaîtront chez environ 80 % des patients ayant subi une résection (généralement au site de l’anastomose ou de l’iléostomie)
Un mode de vie plus sain et plus actif est possible Environ 50 % des personnes dont les symptômes sont réapparus devront subir une autre chirurgie
L’association médicaments / chirurgie améliore souvent de façon importante la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie de Crohn Pour certaines personnes, subir une iléostomie est difficile sur le plan psychologique, en raison des répercussions sur leur image corporelle

Proctocolectomie (ablation du côlon et du rectum, c’est-à-dire du gros intestin) et iléostomie

Si la colite ulcéreuse est grave, une chirurgie peut être nécessaire pour enlever tout le gros intestin (c’est-à-dire le côlon et le rectum) et relier l’iléon (partie terminale de l’intestin grêle) à une stomie (ouverture) dans l’abdomen, afin de permettre aux déchets de la digestion de passer directement de l’organisme à une poche de colostomie. Après l’opération, la poche de colostomie se porte solidement attachée au corps, en tout temps. La poche couvre et protège l’ouverture de l’iléon et recueille les déchets de la digestion jusqu’à ce qu’elle doive être vidée.

Proctocolectomie restauratrice, aussi appelée anastomose iléo-anale avec réservoir

Cette chirurgie consiste à enlever le gros intestin (c’est-à-dire le côlon et le rectum), à construire une poche à l’intérieur du corps en utilisant la partie terminale de l’iléon (intestin grêle) et à attacher la poche à l’anus. Cela veut dire que le tissu restructuré de l’iléon remplace l’intestin lésé qui a dû être enlevé. Après une proctocolectomie restauratrice, la personne peut éliminer ses selles par l’anus, de façon normale.

Bienfaits possibles Risques possibles/effets indésirables
Soulagement durable des symptômes Complications liées à la chirurgie (comme dans toute chirurgie, y compris un risque accru de décès de 2 à 4,5 %)
La plupart des symptômes disparaissent Problèmes possibles d’une anastomose iléo-anale avec réservoir :
  • Pochite (inflammation de la poche)
  • Occlusion de l’intestin grêle due aux adhérences ou aux tissus cicatriciels provenant de la chirurgie
  • Les poches ne fonctionnent pas chez 8 à 10 % des patients
  • Difficulté à devenir enceinte
  • Problèmes de dysfonction érectile
  • Les relations sexuelles peuvent être douloureuses
  • Même si le gros intestin a été enlevé, les patients peuvent encore avoir de 5 à 6 selles molles par jour
La digestion peut se faire normalement Pour certaines personnes, subir une iléostomie est difficile sur le plan psychologique, en raison des répercussions sur leur image corporelle
Réduction, voire même élimination, de la nécessité de prendre des médicaments de façon continue  
Un mode de vie plus sain et plus actif est possible  

Bien qu’elles ne soient pas considérées comme des chirurgies, les examens courants du côlon, que l’on appelle coloscopies, sont fortement recommandés au fil des années, afin de surveiller tout changement interne que votre MII pourrait causer dans la partie inférieure du tube digestif. La coloscopie est la meilleure façon de voir s’il y a eu des changements dans le gros intestin.

Pour réaliser cette intervention, un petit appareil muni d’un câble très fin au bout duquel est installée une caméra est inséré délicatement dans le rectum, puis dans le côlon, afin de repérer tout signe de cancer et de prélever un très petit échantillon de tissu pour l’examiner au microscope. Les coloscopies sont des mesures préventives effectuées habituellement de 8 à 10 ans après le diagnostic de la colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn, lorsque le risque de cancer colorectal s’accroît. Si des irrégularités surviennent ou si votre médecin juge que vous devriez être suivi, il pourrait recommander que vous passiez régulièrement des coloscopies afin de prélever des biopsies (petits échantillons de tissu) dans différentes régions de votre intestin. Ces biopsies pourraient permettre de détecter des lésions précancéreuses.


Traitements complémentaires et parallèles

Dans de nombreux cas, le traitement des maladies inflammatoires de l’intestin (MII) peut poser certains défis. Les traitements peuvent ne pas fonctionner ou offrir le degré de soulagement que les patients et l’équipe de professionnels de la santé qui les traitent espéraient. Ils peuvent être efficaces à certains moments et moins à d’autres. C’est pourquoi certaines personnes atteintes d’une MII cherchent des traitements complémentaires et parallèles (qui ne sont pas considérés comme faisant partie des remèdes traditionnels occidentaux). Pour certaines personnes, ces techniques et préparations moins couramment utilisées peuvent être efficaces pour soulager les symptômes et prévenir l’apparition de nouvelles poussées. Informez-vous auprès de votre médecin au sujet de ces autres types de traitements – il en existe bon nombre que vous pouvez essayer.

Voici quelques-uns des traitements parallèles les plus populaires en cas de MII :

Probiotiques

Puisque les bactéries du tube digestif pourraient être en cause dans la colite ulcéreuse, les chercheurs croient que l’ajout de bactéries bénéfiques (probiotiques) que l’on trouve normalement dans l’intestin pourrait aider à combattre la maladie. Demandez à votre médecin de vous donner plus de détails à ce sujet.

Remèdes à base de plantes médicinales

Même si les remèdes à base de plantes médicinales sont « naturels », ils peuvent causer des effets secondaires. De plus, bon nombre d’entre eux peuvent interagir avec les médicaments que vous prenez déjà. Soyez toujours prudent quand vous prenez des produits à base de plantes médicinales. Renseignez-vous à leur sujet au préalable et évaluez les différentes options avec votre médecin, vous saurez ainsi ce que vous pouvez essayer en toute sécurité.


Avertissement

L’information contenue sur ce site Web ne doit pas remplacer les conseils fournis par un médecin ou les traitements prescrits; elle ne doit pas être utilisée pour poser un diagnostic ou traiter une maladie ou un problème de santé. Consultez votre médecin si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos symptômes ou des traitements à votre disposition.

Ressources

 

Crohn et Colite Canada (CCC)

www.crohnetcolite.ca

Crohn et Colite Canada (CCC) est une fondation de recherche médicale sans but lucratif, composée de bénévoles, qui recueille des fonds destinés à la recherche sur les maladies inflammatoires de l'intestin. Également, la CCC sensibilise et informe le public sur ces maladies.

Société GI

www.mauxdeventre.org

La Société canadienne de recherche intestinale est un organisme de bienfaisance voué à l’information et à la sensibilisation du public sur les maladies et les troubles gastro-intestinaux. La SCRI recueille également des fonds destinés à la recherche médicale.

Robbie’s Rainbow

www.robbiesrainbow.ca

Robbie’s Rainbow est un organisme canadien à but non lucratif constitué de patients, de parents, de gastroentérologues et de membres du public. L’organisation a été fondée pour offrir aux enfants souffrant de maladies inflammatoires de l’intestin, l’accès aux traitements critiques et aux tests diagnostiques, de l’éducation, du mentorat et du soutien.

La Fondation canadienne pour la promotion de la santé digestive

www.cdhf.ca/fr

La Fondation canadienne pour la promotion de la santé digestive fournit un soutien aux millions de Canadiens qui souffrent de troubles digestifs chaque année. En tant que fondation de l’Association canadienne de gastroentérologie, ils travaillent en collaboration étroite avec des médecins, des experts scientifiques et d'autres professionnels en soins de santé au Canada.

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